Johan Creten, Pliny’s Sorrow
Johan Creten
Pliny’s Sorrow, 2011
Résine, finition simulation bronze
450 x 450 x 190 cm
Courtesy Creten Studio et Gerrit Schreurs
Pliny’s Sorrow (le Chagrin de Pline) est un oiseau ressemblant à un aigle, aux énormes ailes déployées et brisées, et au dos creusé et sculpté grossièrement. Ce monolithe totémique, à la fois héroïque et mélancolique, illustre indirectement un passage de Pline le Jeune : « Si les portraits des défunts placés dans nos maisons soulagent notre chagrin, que peut-on dire de leurs représentations publiques : elles commémorent non seulement leurs airs et leurs traits, mais également leur gloire et leur honneur ! » *
Les sculptures de Johan Creten ne sont ni des monuments, ni des anti-monuments : le pouvoir commémoratif, réconfortant et triomphal de l’art « public », sa capacité à nous faire oublier le chagrin, à nous rappeler ce qui est perdu et à célébrer tout ce qui est glorieux et grandiose, se trouve avec elles à la fois déstabilisé et enrichi. L’aigle, figure récurrente dans l’œuvre de Johan Creten, résonne d’une dimension symbolique et politique.
*Pline le Jeune, traduction anglaise par William Melmoth, révisée par W.M.L. Hutchinson, (1947-1952). W. Heinemann
Texte de Christopher Mooney
Né en 1963 à Saint-Trond, Belgique. Vit à Paris, France. Précurseur du renouveau de la céramique dans l’art contemporain, Johan Creten travaille de façon itinérante depuis près de quarante ans, du Mexique à Rome, de Miami à La Haye. Célèbre pour ses sculptures allégoriques en céramique et en bronze, Johan Creten poursuit depuis les années 1990 ses représentations d’un monde plein de poésie, de lyrisme et de mystères.