Mohammad HADI RAHNAWARD, TURNING POINTS
Mohammad HADI RAHNAWARD
Né en 1986 à Wardak, Afghanistan. Vit et travaille à Lille, France.
TURNING POINTS, 2022
Installation multi-média
150 × 260 × 250 cm
Courtesy de l’artiste
Mohammad Hadi Rahnaward travaille la vidéo, le dessin, les installations et les performances. Travaillant avec le médium du temps, il cherche à incorporer des méthodes de répétition pour décrire l’histoire contemporaine de l’Afghanistan comme un cercle vicieux d’absurdités répétitives. Dans ses performances vidéo, l’artiste utilise souvent son corps comme archive et lieu de mémoire.
On imagine d’abord l’insouciance d’une cour de récréation quand on entend ces voix d’enfants, qui s’interpellent entre eux, rient, jouent. Peu à peu, des bruits d’engins aériens s’immiscent parmi les clameurs enfantines, qui restent imperturbables. Les engins aériens de Mohammad Hadi Rahnaward sont des hélicoptères et avions de papier, des jeux d’enfants en somme. En y regardant de plus près, on constate que ces modèles réduits forment un véritable arsenal militaire qui, suspendu à des fils noirs, surplombe la ville de Kaboul représentée par un plan taisant le nom des rues. Çà et là, des tâches d’encre noire recouvrent la carte, comme autant de vestiges de bombardements aléatoires. L’insouciance des débuts laisse place à une inquiétude grandissante quant au turning point (« dénouement ») que pourrait prendre la situation. À travers son installation, l‘artiste suggère davantage qu’il ne donne à voir. Il affirme que le chaos qui a régné dans le ciel et sur la terre demeure dans nos mémoires personnelle et collective. Pour lui, nos souvenirs se mêlent au présent, brouillant nos perspectives de temporalité.