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Kiluanji KIA HENDA, ICARUS 13, THE FIRST JOURNEY TO THE SUN

Kiluanji KIA HENDA
Né en 1979 à Luanda, Angola. Vit et travaille entre Luanda et Lisbonne, Portugal.

ICARUS 13, THE FIRST JOURNEY TO THE SUN, 2007
Série de 8 photographies et maquette
80 × 120 cm (chaque)
Courtesy de l’artiste et Galleria Fonti (Naples)

Par le biais de divers médiums, Kiluanji Kia Henda s’intéresse au passé colonial de son pays d’origine, aux diasporas africaines et aux tragédies migratoires, sujets qu’il aborde de manière poétique ou satirique. Son travail a été présenté à l’occasion des Biennales de Venise, de Dakar, de São Paulo et de Gwanju. En 2017, il remporte le Frieze artist Award.

Icarus 13, The first Journey to the Sun est une installation composée de huit photographies et d’une maquette de vaisseau. Celle-ci représente les préparatifs du premier voyage spatial réalisé vers le Soleil, des révisions de la machinerie à l’équipe de travailleurs en passant par la vue générale du chantier naval. Aussi documentée soit-elle, la mission Icarus 13 ne fait pourtant pas référence à un épisode historique réel.

L’œuvre se fait l’écho du mythe d’Icare, fils de Dédale, dont les ailes fondent à mesure qu’il s’approche du soleil, provoquant sa chute. À la croisée des chemins entre références mythologiques et ton mordant, l’installation s’accompagne d’un texte anonyme, qui prétend que la lune sur laquelle Neil Armstrong a posé le pied pourrait être une lune factice produite par Hollywood. Se jouant des aspirations de conquêtes spatiales, le texte s’achève par ces quelques mots « To be continued… » (« À suivre… »), laissant planer l’incertitude quant à la suite d’une telle mission.

Texte écrit par l’artiste

Icarus 13, le premier voyage vers le Soleil 

« Icarus 13 » est un projet pionnier en Afrique dans la mesure où il donne des ailes à nos connaissances, à notre créativité et à notre imagination en utilisant de nouvelles technologies et des outils appropriés pour construire un vaisseau spatial. L’objectif de la mission est d’atterrir sur la plus grande de toutes les étoiles, le Soleil. Le rêve tenté par Icare, comme le raconte la légende grecque, deviendra alors possible : nous voyagerons de nuit.

 Au milieu du XXe siècle, Neil Armstrong a posé le pied sur la Lune (ou quelque part à Hollywood d’ailleurs) ; 40 ans plus tard, la planète Mars est plus proche que jamais et, par conséquent, nos rêves deviennent plus sauvages et plus audacieux. L’objectif est maintenant de mettre à profit nos connaissances en astronomie et en physique pour améliorer l’avenir de notre planète. Une enquête approfondie sur le Soleil nous permettrait de mieux comprendre le pouls inconstant des êtres humains et, ainsi, de mieux protéger l’écosystème de la Terre. 

 Comme une boule de feu, cette odyssée vers le Soleil avait besoin de l’imagination comme carburant. Notre rêve est réalisable tant que nous restons dans une époque durant laquelle le Soleil se refroidit pendant 8 heures, ce qui laisse suffisamment de temps pour explorer sa surface avant l’aube. Au cours de cette exploration nous tentons de collecter des substances de la surface du Soleil afin d’avoir un peu de Soleil sur Terre. 

Au sol, nous avons invité un certain nombre de scientifiques ; leur mission était de conquérir l’espace, pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique. C’est dans ce but qu’une nouvelle organisation, financée par l’État et le secteur privé, a été créée. Ce projet est basé à Luanda, en Angola, où les fondations d’« Icarus 13 » ont été construites : une base de 550 m2, sur le front de mer de la ville, employant 70 travailleurs, artistes et ingénieurs parmi les plus éminents. Le vaisseau spatial a été construit avec un mélange d’acier et de diamants, et le cœur du vaisseau avec un système basé sur un catalyseur qui transforme la chaleur en froid à une vitesse incalculable appelé « SnowBall ». Le vaisseau spatial est alimenté par l’énergie solaire, ce qui confère à « Icarus13 » une autonomie totale en orbite. 

 L’équipage de vol est composé de deux astronautes et de deux beaux stewards, formés un an avant le lancement, dans le désert du Namib, où est localisée la base pour la formation de l’équipage du vaisseau spatial. Ils seront exposés à des températures élevées, à l’intérieur d’une machine appelée « Sahara » développée spécialement pour ce projet, qui prépare l’être humain à une haute tolérance une fois exposé à des températures extrêmes. Une combinaison spéciale a également été développée, basée sur la technologie « Snowball », appelée « CoolSuit », équipée de réservoirs remplis de « Buds », leur permettant de supporter la chaleur de cette odyssée. 

Le lancement expérimental d’« Icarus 13 » a eu lieu après deux ans de travail acharné et de recherches approfondies, à 18 heures, le 25 mai 2006. Ce fut un moment de grande tension, mais tous les problèmes ont été résolus, et nous avons finalement réussi à faire voler « Icarus » vers le Soleil. Le vaisseau spatial a atteint le soleil après quinze jours de voyage sur une distance de 149,5 millions de km, l’équipage à terre travaillait 14 heures par jour pour réaliser un rêve plus proche que jamais et à 22h le vaisseau spatial a atterri sur la photosphère du Soleil. L’investigation a duré 5 heures à la surface du Soleil et quelques particules de la photosphère ont été collectées pour être observées dans notre laboratoire. Selon la description des astronautes, le Soleil a la plus belle nuit. 

Cette première mission désormais accomplie, nous prévoyons de lancer le premier vol de « touristes solaires » dans 5 ans, dûment équipés d’une protection solaire anti-UV et de lunettes de Soleil – assez sombres. Les bénéfices du premier voyage touristique solaire nous permettront de poursuivre nos recherches scientifiques afin d’en savoir plus sur le Soleil et sur ses effets sur la planète Terre. 

 À suivre…